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Histoire de la Bretagne: la vie des Bretons entre 1100 et 1300 Avant de voire comment Pierre Mauclerc est devenu duc de Bretagne en 1213, regardons comment vivait le peuple breton en ces années 1100-1200.

D'abord en considérant ce qu'était la littérature bretonne: Culture et histoire se mêlent de façon inextmelusine.jpgricable. La légende d'Arthur est le souvenir d'authentiques rois combattant lors des invasions anglo-saxonnes (vers 500-600) mêlé aux anciens mythes, croyances, légendes des temps celtiques.

La légende veut que, blessé au combat et emmené en l'île d'Avallon, Arthur revienne libérer son pays des envahisseurs. En 1135, Geoffroy de Monmouth (1100-1154), Breton de Grande-Bretagne, publie l'"Historia regum britanniae", une histoire imaginaire des rois d'Angleterre. Le livre est traduit en français par Robert Wace (1155) "Gestes bretons" en 15000 vers.

Traduits, commentés, ces romans en engendrent d'autres qui imprégneront en profondeur la chevalerie européenne. 

Typiquement breton, le lai est une poésie lue ou chantée, avec ou sans musique, portant sur tous les sujets, joyeux, tristes ou grivois. Ces lacartulaire_de_redon.jpgis conquièrent eux aussi l'Europe. La "matière de Bretagne" est si riche que tout ne peut être cité, il y a guerre, famine et épidémie mais aussi vie, danse, amour, il y a épées, lances mais aussi luths, cithares, orgues, rotes, lyres, flûtes, tambours... Guillaume le Conquérant en raffole! Vers 1175, la poétesse Marie de France (1154-1189) les adpate en français. Jusqu'au roi Haakon IV de Norvège (1204-1217/1263) qui les fait traduire. Bien plus important que l'écrit, la culture orale vit intensément avec les "bardes des veillées", oubliés mais présents. La Bretagne avec le mythe arthurien, fait rêver l'Europe et se révèle être une grande source d'inspiration.

" Il n'y a de richesse que d'hommes..." En ce XIIème siècle se poursuit l'augmentation de la population, sans pouvoir la chiffrer précisément. La toponymie exprime la vie des hommes et la démogaphie se traduit dans les noms de lieux nouveaux en "loc" (= lieu consacré), et les innombrables "ker" (= lieu fortifié) qui désignent un lieu habité, puis village, avec leur équivalent en haute-Bretagne, en "ville", les fmoulin-a-vent.jpginales en "-ière", "-erie", "-ais".

Les forêts reculent, laisant leur souvenir dans les noms en "koed, koad...". ex.: talhoet = le "front de la forêt"; Penhoat = la "tête" ...

Passionnée de chasse, la noblesse entretient les forêts... Il s'y trouve toujours autant de monde à en vivre (bûcherons, charbonniers, forgerons, sabotiers, etc.) et de bétail à y paître, y compris des chevaux sauvages.

L'homme façonne le paysage: petits champs bordés de talus, de fossés, de haies ou de champs ouverts, faits de lopins individuels ou pâturages communs. Très répandue, la haie fournit bois, fagots, baies... et à l'occasion des lignes de défense peu coûteuses aux villes.

On boit surtout de l'eau, de la bière, de l'hydromel, mais peu de cidre. Le vin est un luxe produit autour de Nantes, de Rennes, dans la vallée de la Rance. Le pain est l'aliment de base. De nombreux moulins à eau fournisent la farine. Les premiers moulins à vent apparaissent. On pêche l'anguille dans les étangs de retenue, le saumon dans les rivières, et la baleine en mer.

La population augmente, et donc les lieux habités, et ce parfois de façon surprenante... Est-ce la familiarité celtique avec la mort?

On vit, on construit, on commerce même dans les cimetières! Il y a aussi le fait que dans toute la chrétienté les cimetières sont des refuges inviolables... De petites agglomérations d'un type nouveau apparaissent: les "bourgs", au pied d'un château, autour d'une église, auprès d'un pont. Leurs habitants, commerçants, artisans, fonctionnaires, bénéficient de privilèges tant fiscaux que juridiques. On les nomme des "bourgeois". Des villes, entourées de remparts à l'intérieur desquels on trouve des espaces cultivés et des pâturages, se développent. Certaines comme Rennes et Nantes ont conservé leurs enceintes gallo-romaines. Les ducs y séjournent alternativement.. Rennes devient la ville du sacre. Foires et marchés sont nombreux en campagne. En ville, la "cohue" abrite les marchés. Le troc reste d'usage, mais la monnaie se répand (denier = 1 g d'argent).

L'eau est toujours la voie de circulation la plus aisée. Le vin et le sel font l'objet d'un commerce actif. Bretons, Cornouaillais et Gallois se fréquentent assidûment. On se déplace beaucoup pour le commerce et les pèlerinages. Les Bretons émigrent en France où ils sont évêques, universitaires, soldats ou ... éboueurs.

Le "Moyen-âge", c'est l'omniprésence de Dieu et son exaltation par l'art sacré: l'architecture religieuse exprime bien cette relation entre l'homme et le divin. Guerres et fléaux ne sont pas les caractéristiques de cette période mal nommée le "Moyen-âge" qui est aussi joie de vivre, truculence, recherche, création.

Comme le reste de l'Europe, la Bretagne se couvre d'églises, rurales ou abbatiales, de cathédrales romanes. Il ne reste presque rien des châteaux et des maisons de l'époque. On peut encore admirer nombre de monuments sacrés et y percevoir les tracesdu celtisme. Les constructions d'abbayes se multiplient, contribuant ainsi à la mise en valeur des terres. De nouveaux ordres religieux répondent aux aspirations du temps, depuis les ordres mendiants jusqu'aux ordres militaires. On comprend mieux la pratique religieuse et l'esprit du temps si l'on se représente sculptures, portails, statues vivement colorées tels qu'ils étaient alors. plan-abbaye.jpg

La paroisse, institution de base, se renforce. Son église est lieu de culte, de réunions, de refuge... La condition des prêtres varie, leur niveau de vie s'améliore. Les paroissiens participent  à la gestion par le biais de la fabrique naissante.

C'est aussi l'assistance aux pauvres. Les puissants y contribuent pour assurer leur salut. On crée les premiers hôpitaux. La Réforme porte ses fruits: les évêques sont compétents, ils veillent à la formation des religieux. Mais l'église, puissance spirituelle, temporelle et économique, ne peut ignorer le politique et se heurte au pouvoir ducal.

Au début du XIIIème siècle, malgré les troubles et vicissitudes qui ont marqué son incorporation  dans l'empire Plantagenêt, puis son retour dans la mouvance capétienne, la Bretagne est presque un "Etat" au sens moderne du mot, et beaucoup plus indépendant qu'on l'imagine généralement. D'abord, les limites du duché sont fixées définitivement, et il n'est plus question de prolonger vers l'est une domination provoquante comme l'avaient tenté les anciens rois, ni d'une amputation de territoires reconnus officiellemnt comme bretons. C'est dans cet état d'esprit que sont construites d'importantes forteresses le long de la frontière avec le Poitou, l'Anjou, le Maine et la Normandie.

C'est également pourquoi sont constitués, le long de cette frontière, des fiefs à la tête desquels sont placés des Bretonscapables de résister à la moindre tentative d'invasion. La seignuerie de Dol, avec Dinan, Combourg, Bécherel et Châteauneuf, la plus importante, est la gardienne du nord-est du duché, face à la Normandie.

A l'est proprement dit,  c'est la seigneurie de Vitré, avec la redoutable forteresse de Fougères et celle de La Guerche. Au sud-est, c'est toute la région de Châteaubriant et d'Ancenis qui verrouille la rive droite de la Loire, tandis que, sur la rive gauche du fleuve, la seigneurie de Retz englobe  Vertou, Clisson et Benaste, protégeant Nantes, le principal port de toute la Bretgne, et aussi le plus riche économiquement, de tout danger éventuel provenant du Poitou.

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